LE RÉEMPLOI SOLIDAIRE, C'EST QUOI ?
Le Réemploi Solidaire consiste à allonger la durée de vie des objets dans une logique non lucrative (les excédents financiers sont intégralement réinvestis dans le projet écologique et social des structures) et au service des citoyens.
Au lieu d’être jetés ou détruits, les objets trouvent une nouvelle vie.
Contrairement au réemploi lucratif, le Réemploi Solidaire remet en vente, en circuit-court (les objets sont collectés, réparés et revendus localement ou en ligne sur un canal de vente éthique), tous les objets quelle que soit leur valeur marchande afin de favoriser l’accès aux objets courants pour toutes et tous à des prix solidaires et réduire la production de déchets.
Sans acteurs du Réemploi Solidaire, les objets récupérés auraient majoritairement fini à l’incinération ou à l’enfouissement. En permettant qu’un achat de seconde main se substitue à un achat neuf, le Réemploi Solidaire contribue à prolonger la durée de vie d’un objet et ainsi à préserver les ressources naturelles.
> Ancrés dans la vie locale, les associations et autres acteurs du Réemploi Solidaire, à gouvernance partagée et démocratique, créent des emplois non délocalisables pour des personnes éloignées de l’emploi, organisent des ateliers et événements de sensibilisation festifs.
> Ils proposent des lieux, des activités et des outils concrets pour permettre des changements de comportements durables notamment en donnant aux citoyens les moyens de s’émanciper d’un modèle consumériste dans une démarche d’éducation populaire (démarche de don solidaire, repair cafés, ateliers d’auto-réparation, etc.)
Le Réemploi Solidaire prône une société sobre, conviviale et solidaire fondée sur une consommation mesurée, le principe de pérennité programmée des produits et une normalisation du réemploi et de la réparation.
Pourquoi est-ce un modèle d’avenir ?
L’économie actuelle est fondée sur un modèle de production et de consommation qui surexploite les ressources naturelles tout en générant d’énormes quantités de déchets dont la gestion représente un coût colossal pour les collectivités. Ce modèle destructeur, fondé sur la permanence et l’accroissement injustifié des inégalités, abîme la planète, fait disparaître la biodiversité et menace les conditions d’existence de l’humanité.
Préserver les ressources naturelles et en assurer une juste répartition entre toutes et tous en basculant d’une économie linéaire vers une économie circulaire intégrant toutes les dimensions de la crise que nous vivons est donc une urgence absolue.
Il s’agit bien de penser ensemble préservation des ressources, lutte contre les inégalités sociales et garantie d’un travail digne pour toutes et tous en promouvant une économie coopérative permettant aux êtres humains de vivre de façon harmonieuse avec la nature et les autres êtres vivants.
Alors que la hiérarchie des modes de traitement des déchets priorise le réemploi sur le recyclage, force est de constater qu’il demeure le parent pauvre des politiques publiques de prévention des déchets. Le taux de circularité à l’échelle mondiale est passé de 9,1% en 2018 à 7,2% en 2023 face à des cadences de production et de consommation en hausse continue. Cela signifie que, de tous les matériaux utilisés dans notre économie à travers le monde, seuls 7,2 % d’entre eux sont secondaires ou recyclés.
Alternative au modèle productiviste dont la démesure (« une croissance infinie dans un monde fini ») est à l’origine de la catastrophe écologique et sociale actuelle, l’avènement de cette nouvelle économie circulaire requiert une mobilisation sans précédent de la société civile et des pouvoirs publics.